Sergio
Blog : Lesergioblog.canalblog.com
Publications : Zélium, Siné-Hebdo, La Mèche, Barricade, Le Bateau ivre (El Batia Moûrt Soû)...
Né en 1971 après
Jésus-Christ, Sergio n'aura eu que trop peu l'occasion de le
côtoyer.
Après un BAC « Arts appliqués », un BTS « Design industriel » et quelques errances professionnelles inavouables, il hésite entre stage touristique en Afghanistan, la haute finance internationale et se remettre au dessin.
Après un BAC « Arts appliqués », un BTS « Design industriel » et quelques errances professionnelles inavouables, il hésite entre stage touristique en Afghanistan, la haute finance internationale et se remettre au dessin.
Recalé dans les deux premières
options, il optera donc pour la troisième.
C'est toujours ça de pris.
Flavien
Blog : Flaviendessin.over-blog.com
Publications : Zélium, Siné-Hebdo, La Mèche, Causette, Siné Mensuel, Kamikaze, Le Bateau ivre (El Batia Moûrt Soû)...
Né à Versailles 116 ans après la répression de la Commune (1987),
Flavien prend conscience de la bêtise humaine dès son entrée au collège Hoche où il croise de gratinés spécimens d’abrutis congénitaux, de racistes
pathologiques et d’intégristes catholiques. Si Jacques Chirac en est un ancien
élève, Flavien se sent rapidement plus proche de deux autres d’entre eux :
Boris Vian et Georges Darien... Elevé par une famille libertaire – plutôt Ferré
et Rouillan que Sardou et Massu – dans une ville conservatrice peuplée de
curetons et de militaires, il développe vite un regard radicalement critique
sur la société dans laquelle il évolue. Habitué des musées et nourri au biberon avec Pif, Grodada, Hara-Kiri et Charlie Hebdo, il s’intéresse
très jeune au dessin et à la création artistique en général. Une fois le lycée
bouclé, c’est donc naturellement qu’il entre à l’université (Paris I) en
section Art Plastiques. Tout au long de ses années de fac, Flavien met un poing
d’honneur à ne pas abandonner le dessin, médium largement méprisé par la
majorité des enseignants et des étudiants. Face à la vacuité grotesque d’un art
contemporain qui ne rejette souvent les formes du passé que pour se contenter
d’offrir son nombril en spectacle, face à un capitalisme culturel imposé sous
forme de catéchisme, Flavien décide en master de rédiger et de soutenir son
mémoire sur « la subversion comme principe créateur » en revendiquant
la pratique du dessin, de la caricature et de la bande dessinée. C’est à ce
moment qu’il fait ses armes dans la presse satirique. Il continue d’y
travailler depuis ce jour en caressant le lointain espoir de pouvoir vivre de
son dessin tout en restant fidèle à ses idées.
Decressac
Blog : Phildecressac.canalblog.com
Publications : Zélium, Le Bateau ivre (El Batia Moûrt Soû), Siné-Hebdo, La Mèche, Barricade, Fakir...
C’est toujours sur moi que ça tombe…
Je fumais un pétard, peinard, en
regardant un vieux nanar en noir et blanc, style la cinquième
dimension. Le téléphone sonne, je sors de ma torpeur :
"Allo, c’est Philippe Decressac, j’expose dans un bled
perdu, tu ne veux pas écrire un truc sur moi ?" J’ai répondu par habitude : "Ouais, ouais, pas de problème… votre nécessaire à raclette et
vos verres dorés ne m’intéressent pas mais vous pouvez toujours
m’envoyer votre invitation…" En général, le téléphone ne sonne
que pour me proposer de visiter un magasin de meubles, un marchand de
vins, ou autres trucs débiles… La tévé affichait la mire, je me suis
réveillé et, je me suis rappelé du coup de fil : "Et
merde, c’était Decressac, l’artiste du moment, THE ARTISTE,
celui qui dessine dans le Batia, dans Siné Hebdo, dans Bakchich,
dans Kamikaze, un peu partout dans tous ces journaux alternatifs qui
fleurissent en France, celui-là même qui change la donne culturelle
de sa ville natale en dessinant dans une publication sulfureuse La
Louvière à la Une (d’ailleurs subsidiée par la ville de La
Louvière elle-même)."
Et zut, ça tombe sur moi, j’ai pas
de chance…
Entre nous, il faut que je vous dise :
Philippe, je le connais depuis longtemps. Je l’ai vu ramer, forcé
d’offrir quelques "mickeys" en échange d’un peu de
nourriture ou d’un lit, et parfois, aussi, pour nourrir ses deux
malheureux gosses, ces enfants obligés d’aller mendier à l’église
le peu d’éducation que leur père ne peut pas leur donner…Ce Decressac qui tente de vaincre son
marasme quotidien parce que, outre ses enfants affamés et
analphabètes, sa dulcinée, monteuse de cinéma (c’est-y un métier
ça ?) est généralement spoliée par des employeurs flamands…
Philippe a tenté de survivre envers et contre tout. Mais est-ce
admirable ? Car il ne faut pas oublier son
opportunisme voire son "entrisme" : n’a-t-il pas été obligé,
à une certaine époque, d’abreuver et de souler son âme damnée,
Serge Poliart, directeur à vie du Batia, pour se permettre d’avoir
un encart d’un vingtième de page dans son journal et ainsi tenter
une vague reconnaissance ? Quel triste sire que ce Decressac.
Hélas… Mais cela fait partie du passé… Trêves de
complaisances.
J’oublie, je dois vous parler de ce
qu’il fait, j’ai pas de chance.
C’est vrai, ce n’est parce que
Philippe Decressac est un vendu, un bouffon du pouvoir, en passe de
devenir un "artiste d’état" que je ne puis parler de ce qu’il
fait.La principale source d’inspiration de
Philippe se situe habituellement sous la ceinture… Ses caricatures
sont donc généralement vulgaires, à la limite du graffiti de
toilette de gare… Quiconque peut calculer, verra dans l’ensemble
de son œuvre un plus grand nombre de "bites" que de
dessins ou de peintures, c’est dire…Une autre source de son "imagination" est sans aucun doute le plagiat : souvenez-vous des
caricatures de Mahomet parues dans un journal danois : avant
même qu’elles ne paraissent, Philippe Decressac s’en emparait …
Et en revendiquait le monopole… En vain… Et pourtant, Philippe Decressac a du
talent ! Peut-être est-ce l’observation
compulsive de son environnement chaotique et désespéré qui rend
certaines de ses œuvres sublimes, mêlant humanité et cynisme. Tableaux aux
couleurs violentes, pures et vives qui revendiquent l'instinct animal
encré en chacun de nous. S’il ne perçoit pas toujours avec
subtilité l’actualité dans ses caricatures, on peut croire qu’il
pressent, qu’il devine notre futur. "Nostradamus" des temps
modernes, Philippe Decressac ne vend pas de meubles, ni de nécessaire
à raclette, il nous met en garde contre la Bête qui ne cesse de
rôder autour de nous : état fascisant, société arbitraire et
décadente…Si votre téléphone retentit, un jour
ou l’autre, c’est peut-être Philippe Decressac qui vous appelle
pour vous vendre un de ses tableaux. Profitez-en, dans quelques
années, ils vaudront de l’argent.
J’ai pas de chance, ce n’est pas
une bonne présentation d’artiste, c’est toujours sur moi que ça
tombe…
Dommage, Decressac m’aurait peut-être offert une toile. J’aurais eu moins froid cet hiver, je m’en serais servi pour calfeutrer mon soupirail.
Dommage, Decressac m’aurait peut-être offert une toile. J’aurais eu moins froid cet hiver, je m’en serais servi pour calfeutrer mon soupirail.
Le téléphone sonne…
À mon avis, c’est encore un artiste…
Emma Fépeur
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